DECONNEX, le dézingueur de Fake Fake News
Denis Cheynet affirme que les feuilles des arbres sont vertes. Qu’en est-il vraiment ?
Le jeudi 19 novembre, Denis Cheynet, qui n’est titulaire d’aucun diplôme de botaniste, a affirmé que les feuilles des arbres étaient vertes. C’est à une heure de grande écoute et sans contradicteur que ses propos ont pu être entendus. “C’est un fait, je peux le constater de mes propres yeux.”, a-t-il renchérit. Une affirmation qui peut créer une grande confusion chez les français. On vous explique.
Pourquoi ce n’est pas si simple ?
Affirmer que les feuilles des arbres sont vertes montre la méconnaissance totale de Denis Cheynet pour ce sujet. Le vert est une notion complexe que l’on doit être en mesure d’appréhender. Il existe en effet une infinité de variantes de verts sur la gamme chromatique des couleurs. Parler de vert sans donner plus de détails est réducteur et démontre que Denis Cheynet fais preuve d’ultracrepidarianisme.
Nous avons interrogé le Professeur Schmol, de l’université du Développement Durable Éthique de Paris. Celui-ci a recensé 125 724 variantes de verts au sein des 2 547 forêts qu’il a étudiées à travers le monde. De plus, certaines feuilles ne peuvent même pas être placées dans les dominantes vertes de l’échelle chromatique puisqu’elles sont majoritairement rouges, jaunes et mêmes bleues.
Une affirmation qui n’a aucun sens en hiver
Affirmer que les feuilles sont vertes est réducteur. Que dire des périodes d’automne où les feuilles tournent au roux, au jaune ou à l’orange ? Et quid de l’hiver ou la très grande majorité des arbres perdent leurs feuilles ? Cela a-t-il vraiment un sens de prétendre que les feuilles des arbres sont vertes lorsque ces mêmes arbres en sont dénués ? Comme le souligne le Professeur Schmol, on peut certes parfois parler de marcescence, mais ces feuilles qui restent accrochées à leur branche pendant tout l’hiver prennent une coloration le plus souvent brune.
Une affirmation qui nourrit la théorie du complot
Clamer que les feuilles des arbres sont vertes, en plus d’être imprécis et le plus souvent faux, est une affirmation manipulatrice qui nourrit la théorie du complot. C’est aussi une incitation à la haine envers les feuilles qui ne sont pas vertes et une affirmation qui n’est pas sans rappeler la sortie de Donald Trump sur le ciel bleu. On notera que c’est une fois de plus un homme blanc de plus de 40 ans qui profère ce genre de propos en dépit de ce que nous enseigne la science. On peut s’étonner que de telles affirmations ne donnent lieu à aucune poursuite judiciaire.
Vincent Seur, spécialiste Fact Checking et membre du comité des journalistes objectifs